Greenlog combine des approches sociales et environnementales alternatives pour promouvoir le modèle de la permaentreprise

Il y a quatre ans, Céline et Julien Urbain se lançaient dans une réflexion entrepreneuriale ardue, mais pour le moins consciencieuse ; combiner activités logistiques et écoresponsabilité. « On a essuyé quelques plâtres, on a eu des galères, mais aujourd’hui ça fonctionne et c’est totalement optimisé ! », relate la cofondatrice de Greenlog, avec une certaine joie dans la voix. La volonté du couple s’est donc matérialisée en une société de logistique verte, spécialisée dans l'acheminement de produits cosmétiques, de santé et de bien-être, dont le modèle de développement s’appuie sur des principes éthiques « indissociables », telles que la préservation de l’environnement, la satisfaction des salariés et une répartition équitable des richesses.

En somme, une permaentreprise capable de réduire son empreinte carbone sur tous les maillons de la chaîne logistique, tout en se fixant des limites quant à son expansion : « Après l’ouverture de notre premier site à Angers, en janvier 2019, nous avons eu la volonté de nous développer en franchise. Contrairement à la tendance sur le marché de la logistique, on ne se projette pas sur des grosses surfaces de bâtiments, détaille Céline Urbain. Nous sommes donc dans des entrepôts variants entre 2 000 et 3 000 m² pour la simple raison que nous voulons rester sur des sites à taille humaine et au plus proche du lieu de fabrication de nos clients, afin de réduire les trajets » Avec le lancement de la première franchise à Toulouse en 2022, Greenlog entend promouvoir davantage son modèle, à contre-courant des logiques de développement liées au secteur de la logistique.

En vert...

Dans le sillage des décisions nationales et internationales visant à réduire les retombées écologiques des industries, Greenlog s’est emparé de la question de l’empreinte carbone, sensiblement associée au secteur de la logistique et aux transports de fret, pour mener des actions à son échelle. « Nous ne sommes pas utopiques et nous savons que le e-commerce est très pollueur. Pour autant, on peut réduire son impact sur l’environnement avec un ensemble d’actions », confie Céline Urbain, avant de préciser les démarches entreprises par sa société. Tous les cartons dans notre entrepôt, s’ils ne sont pas abîmés, sont réutilisés et remis dans le circuit. Sinon, on les broie, ce qui nous permet de faire du calage pour protéger les produits dans nos colis. » Cette politique zéro déchet s’étend également au scotch, puisque celui-ci est constitué de papier kraft et de colle végétale, de sorte à garder les cartons recyclables. La benne à carton n’a donc plus sa place ici, au même titre que le plastique, en passe d’être totalement banni des entrepôts Greenlog.

Il reste alors à canaliser les émissions carbones des chaînons et installations les plus polluantes, à l’instar du transport routier. « D’abord, nous sélectionnons nos transporteurs selon leur engagement environnemental. Par chance, ils font tous un gros travail dessus. Puis, nous encourageons très fortement nos clients à privilégier la livraison en point relais, plutôt qu’à domicile », pose Céline Urbain, qui accorde une importance similaire à la passivité des bâtiments en matière de consommation énergétique. Le bâtiment de Toulouse est équipé de panneaux solaires et la toiture du site d’Angers est prête à accueillir des panneaux solaires. » Par ailleurs, la cofondatrice se montre défavorable à l'artificialisation des sols et priorise ainsi « les friches industrielles » et « les bâtiments vacants ». 

... et contre tout modèle dominant

Au-delà de l’approche écologique, la permaentreprise met également en valeur une approche sociale alternative, loin des standards habituels. À ce titre, Greenlog fait office d’exemple, en témoigne les dispositions prises pour les salariés et les clients. « La mise en place de la semaine de quatre jours permet de réduire le trajet de nos collaborateurs, de limiter l’impact carbone et de favoriser également leur bien-être », relaye la cofondatrice de l’entreprise, alors que la pratique est déjà testée dans des pays comme l’Islande, l’Espagne et le Royaume-Uni. Des trottinettes électriques sont également mises à disposition pour les déplacements jusqu’au site. Ces mesures ne sont que renforcées par la taille humaine de l’entreprise, qui ne compte que sept salariés pour le site d’Angers et deux pour la franchise basée à Toulouse. « Soyons réalistes, l’entreprise doit gagner de l’argent pour vivre. Mais je ne pense pas qu’il y ait besoin d’en gagner à outrance. Il faut savoir redistribuer de manière équitable aux collaborateurs, mais également aux associations », expose Céline Urbain, alors que Greenlog prodigue des dons réguliers à 1 % pour la planète, le mouvement associatif porté par les entreprises. 

Loin des velléités de croissance accrue, l’entreprise va tout de même inaugurer, dès le début d’année 2024, deux franchises ; une à Evellys dans le Morbihan, l’autre à Rozay-en-Brie en Seine-et-Marne. 

La stratégie, sur sept ans, prévoit l'ouverture d'une vingtaine de franchises sur l'ensemble du territoire français. Néanmoins, Greenlog continuera à avancer vers son objectif, alors que des discussions avec les clients et salariés sont en cours quant à la réduction du nombre de collectes hebdomadaires. Une manière d’optimiser les trajets, tout en préservant sa ligne de conduite.